Rennes demain

Auteur : Priscilla Gout

Publié le 25 juillet 2025

Safran pose la première pierre de sa « fonderie haute technologie » à Rennes

C’est fait : Safran a démarré la construction de son site rennais le 11 juillet 2025.

Le leader de l’aéronautique Safran a lancé la construction de sa fonderie à Rennes. Objectif : produire des « aubages de turbines » pour l’aviation civile et militaire, avec 500 emplois annoncés et de nombreuses personnes formées. Le bâtiment, éco-conçu, intégrera aussi des activités de réparation. Le projet s’installe sur le Pôle industriel de La Janais, vitrine de la réindustrialisation bas carbone. Explications.

En juillet 2025, Safran a démarré la construction à Rennes de sa fonderie haute technologie dédiée à la production de pièces pour ses moteurs d’avions de ligne et d’avions de chasse Rafale. L’usine rennaise complètera ainsi les capacités de production d’aubes de turbines du site de Gennevilliers, en Ile-de-France. A Rennes, le groupe prévoit également la création d’un atelier de réparation de pièces de moteurs. Ces activités, regroupées au sein d’une entité nommée «  Safran Turbine Airfoils », permettront à Safran Aircraft Engines de compléter son réseau mondial de production d’aubages de turbine avancées. Le site rennais devrait être opérationnel dès 2027 et produire jusqu’à 500 000 pièces par an à terme.

Puiser dans le bassin de compétences rennais

L’implantation de Safran, c’est aussi la promesse de 200 emplois à court terme, et jusqu’à 500 d’ici cinq à six ans, principalement dans les métiers de la métallurgie.

« Nous avons choisi de nous installer ici car nous pensons qu’il y a, à Rennes, un véritable bassin de compétences », explique Stéphane Cueille, CEO de Safran Aircraft Engine. Les recrutements seront ouverts aux jeunes diplômés sortant de CAP, Bac Pro, BTS, école d’ingénieur, Master ; aux personnes en reconversion ou en recherche d’emploi.

Mais « les métiers de la fonderie sont très spécifiques », précise Stéphane Cueille. Alors pour répondre à ces besoins, Safran travaille avec les acteurs locaux à la création d’une formation dédiée. Sa collaboration avec We Ker – le réseau des Missions Locales – devrait également permettre de faciliter l’insertion des jeunes issus des Quartiers Prioritaires. « La richesse des réseaux et des formations sur le territoire est un véritable atout », juge le CEO.

Des opportunités dans de nombreux métiers industriels

L’arrivée de Safran offrira également des opportunités dans de nombreux autres domaines, tels que l’inspection ou le contrôle, spécifiques à l’aéronautique, mais également la maintenance industrielle, le pilotage de moyens automatisés et les systèmes numériques.

Grâce à son site rennais, le groupe aéronautique prévoit en effet de monter en puissance de son activité de maintenance, en production comme en réparation de pièces et accompagner la croissance de la flotte dans le monde.

« Ce site sera la vitrine de l’excellence française et des talents bretons » promet Ross Mc Innes, Président du Comité d’Administration du groupe Safran.

Moteur économe en carburant, bâtiment éco-conçu…

Sur le volet environnemental, le groupe était évidemment très attendu. « Notre usine a été conçue pour être la plus respectueuse possible de son environnement » explique ainsi le CEO de Safran Aircraft Engine Stéphane Cueille. Son implantation sur le Pôle d’Excellence Industrielle Bas Carbone de La Janais est aussi un pas de plus en faveur de la décarbonation de l’aviation : le Groupe a lancé en 2021 le programme de démonstration technologique CFM RISE qui vise à réduire de 20% supplémentaires l’empreinte carbone des moteurs de la prochaine génération d’avions à horizon 2035. 

Devenu leader de l’aéronautique civil grâce à son partenariat avec l’américain Général Electrics, Safran a développé le moteur LEAP qui permet de réduire de 15 à 20 % la consommation de carburant et des émissions de CO2 des avions type Airbus A320neo et Boeing 737 max. Un moteur qui équipe déjà 4 000 avions de près de 180 opérateurs dans le monde, et dont le carnet de commande s’élève déjà à 11 600 pièces.

Avec pour voisins Stellantis, Joncoux, les jeunes pousses prometteuses du Bâtiment 78, le Technicentre SNCF et bien d’autres encore, La Janais a désormais de quoi offrir de belles perspectives pour l’emploi industriel à Rennes. Et Ross McInnes de rappeler que chez Safran, « les salariés détiennent 6% du capital soit 6,6 milliards d’euros. Alors, bienvenue aux futurs salariés ! »